5 – Départ de Parumjai pour Bangkok

Je ne sais pas très bien à quel moment l’attirance avec le Maître est née…

Chaque fois que nous nous croisons nous échangeons des sourires, que peut-on faire d’autre puisque je ne parle pas le Thaï et lui ne parle pas l’anglais, excepté trois ou quatre mots qu’il va chercher dans son dico Thaï/Anglais !

 Son sourire ...

Son sourire …

A la fin de la prière il se tourne vers ses moines qui le saluent, lui, joint ses mains, les regarde et leur envoie tout son amour, inconditionnel, bien sur ; à notre tour, Phosit et moi, nous le saluons mais lui ne nous regarde même pas ! je voudrais le détester à ce moment-là, mais je ne peux pas ; je me sens un peu humiliée, j’ai l’impression de ne pas compter pour lui ! j’aimerais tellement qu’il m’envoie au moins un dixième de l’amour qu’il envoie à ses moines…  

 La prière

La prière

 Le Maître prie

Le Maître prie

J’ai vraiment réalisé à quel point j’y étais attachée au moment du départ : Khuanjit prépare sa voiture, c’est bientôt l’heure de la prière du soir, les moines sont assis sur leur estrade, Phosit et moi nous agenouillons sur le sol et faisons nos adieux.

Je les remercie vivement de m’avoir accueillie (Phosit traduit) et, tout d’un coup, l’idée de ne plus le revoir me fait très mal, l’émotion me submerge ;

Le Maître non plus ne veut pas que je parte, il propose à Phosit de me laisser là … vis à vis de Phosit je ne peux pas faire ça, et puis j’ai hâte de retrouver un vrai lit, un bon repas, etc…

Il demande à Khuanjit de me donner son numéro de téléphone et me dit plusieurs fois de revenir.

Je suis triste également de quitter Phra Ton avec qui j’ai passé de bons moments, Phra Son, qui, je l’ai bien senti m’aime bien : j’ai appris ici que l’on peut parfaitement communiquer avec des gestes et des sourires.

          Phra Ton

Phra Ton

C’est fou ce que ces moines dégagent comme sérénité et comme amour inconditionnel !

Cet amour n’a que faire de la barrière de la langue ! Il m’a atteint en plein cœur.

Je pars les yeux plein de larmes !!

Khuanjit nous ramène donc jusqu’à Bangkok, le voyage se déroule bien, elle conduit  prudemment.

Phosit lui demande de nous déposer devant un hôtel, assez classe. Pendant qu’il va réserver une chambre, je remercie Khuanjit, lui demande son adresse mail, elle me laisse sa carte de visite, nous nous disons au-revoir. 

Khuanjit en nonne pour un week-end

Khuanjit en nonne pour un week-end

 Khuanjit

Khuanjit

Lorsque le garçon de l’hôtel nous conduit jusqu’à la chambre je regarde dans sa main pour voir combien il a de clés, il n’y en a qu’une !

Nous rentrons dans la chambre, Phosit ferme le verrou puis va aux toilettes. Je reste debout à l’attendre, la chambre n’a qu’un lit de deux places !

Je suis furieuse car je lui ai précisé à maintes reprises qu’il n’y avait que le business qui m’intéressait avec lui et non pas la bagatelle ! Il me répondait « qu’on ne savait jamais ce que l’avenir nous réservait », ce qui m’agaçait prodigieusement !

Dès qu’il sort des toilettes je l’informe qu’il est hors de question que nous partagions la même chambre, il propose de dormir par terre, je refuse catégoriquement ! Je veux lui donner 600 BTH pour qu’il aille louer une autre chambre, il ne veut pas de l’argent et finit par sortir les larmes aux yeux !

Je suis un peu triste pour lui mais en même temps soulagée d’être libérée.

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