La fin de ma semaine à Parumjai est arrivée ! Je savais à l’avance que ça serait douloureux, et ça l’est. Ce matin je me suis réveillée à 1 heure en pensant lui, impossible de me ré-endormir… la nuit a été courte, je n’ai dormi que 3 heures !
Je ne suis pas très fraîche pour la prière, j’en oublie même d’enlever mes sandales dans le temple, Phra Bank me le fait remarquer sèchement !
Le Maître, lui non plus n’est pas très en forme, il arrive vers 4 h 20 et ce n’est pas lui qui chante les prières, je suis très déçue, d’autant qu’hier il est rentré tard, la méditation était presque terminée ! C’est Phra Bank qui conduit la prière, il s’en sort bien, mais ce n’est pas la même chose !
Pendant mon séjour j’aurais aimé prendre deux photos, mais je n’ai pas osé :
- Lui, de profil quand il récite les prières, il a ses petites mains jointes, (même dans ses mains il y a plein d’amour !), les paupières baissées ;
- A la fin de la méditation lorsqu’il se tourne vers ses moines pour les saluer, il leur envoie tellement d’amour !
Hier je lui ai donné ma lettre (merci à google traduction) dans laquelle je lui dis que je les considère comme une nouvelle famille, que je ne les oublierai jamais, qu’ils resteront toujours dans mon cœur et qu’ils ont pris soin de moi, mieux que ma propre famille.
Il me demande à nouveau de revenir : « come back, come back » ça fait bien dix fois qu’il me le dit ; cette fois-ci il me demande quand : « when » avec ce regard plein de tendresse et de douceur : comment lui résister, impossible ! il me montre la date du 6 mai sur le calendrier, le jour où il organise une grande fête ; je lui réponds que je ne sais pas mais que je reviendrai le plus rapidement possible ! je pense y retourner en Novembre ou Décembre mais pas en Mai, ce n’est pas prévu dans mon emploi du temps ni dans mon budget, et de plus en Mai il va faire encore plus chaud…
Après le repas, il m’appelle, il a ouvert Google traduction et m’écrit quelques phrases : que je dois considérer le temple comme ma maison, il s’excuse pour le manque de commodité, puis il me dit qu’il m’accompagne jusqu’à la station de bus ! Je suis folle de joie !
Je monte dans le véhicule à côté du chauffeur, le Maître est derrière moi à côté de Phra Ton. Je ne le vois pas, mais je suis heureuse, je sens sa présence. J’aimerais que le voyage dure des heures …
Nous atteignons Chochengsao au bout d’1 heure ½, la voiture s’arrête devant la station de bus qui va me conduire jusqu’à Bangkok.
Le Maître descend (selon le protocole c’est son chauffeur qui aurait le faire), il me confie à la jeune fille qui vend les billets ; nous nous saluons, il remonte dans sa voiture, il se penche une dernière fois avant de refermer la portière.
C’est un déchirement, une douleur m’étreint, toute ma vie je reverrai sa tête penchée vers moi ! Je lève la main vers lui pour lui dire au-revoir (encore quelque chose qui ne se fait pas, mais je m’en moque !), je voudrais le retenir, courir vers lui et je maudis cette voiture qui s’éloigne et qui emporte une partie de mon âme !
Le mini van arrive, on me conduit à l’intérieur, la jeune fille installe mes bagages, j’enfile mes lunettes de soleil, je ne veux pas qu’on voit mes yeux remplis de larmes. Je ressens un grand vide, je suis amputée d’une partie de moi-même !
Je suis assise à côté d’une dame âgée qui me sourit, je suis persuadée qu’elle a perçu toute la détresse qui est en moi !