Je n’ai pas l’intention de rester dans cet hôtel plusieurs nuits, mais je n’ai rien de prévu pour la suite de mon voyage car je ne m’attendais pas à ce que ma rencontre avec Phosit se termine aussi brutalement.
Je consulte internet et décide de poursuivre mon voyage vers le nord et d’aller dans un premier temps à Kanchanaburi ; un taxi m’amène jusqu’à la gare de Bangkok Noi.
Le train devait partir à 7 h 40, mais il est 7 h 53 et le train est toujours en gare. Au guichet on me vend mon billet à toute allure, le train commence à avancer, le chef de gare me dit de monter, un touriste attrape ma valise : ouf ! car le prochain est à 13 h 45.
La guesthouse que j’ai louée est assez bien : joli bungalow avec salle d’eau et wifi dans la chambre, assez calme, dans un très joli jardin ; on entend les oiseaux chanter. J’ai réservé 3 nuits pour faire le point car ce séjour au temple m’a beaucoup marqué !
Demain je louerai un vélo et je partirai à la découverte de la ville.
Je vais jusqu’au pont de la Rivière Kwai, un endroit touristique avec plein de boutiques de souvenirs. Je déjeune dans un petit restaurant où un groupe de jeunes filles d’environ 14 ans sont de sortie avec leur école.
Je vois bien qu’elles n’arrêtent pas de me regarder en riant, puis elles se décident et me demandent si elles peuvent me prendre en photo avec elles. J’accepte bien sûr, ce n’est pas désagréable de jouer les vedettes… Elles me trouvent « beautiful » !
L’une d’entre elles part acheter un petit bracelet et me l’offre ; son geste m’a beaucoup touchée !
A part ce pont, pas grand-chose à voir à Kanchanaburi, sinon le cimetière américain très bien entretenu…
J’aime beaucoup le marché de nuit très animé où je vais m’acheter le repas du soir.
Je pensais aller directement de Kanchanaburi à Chiang Mai, mais non, il faut repasser par Bangkok.
Dans le mini van pour Bangkok, je voyage avec une Française qui elle aussi se déplace seule, nous attendons ensemble à la « Police station » de Kaosan Road qu’on vienne nous chercher : nous avons réservé une place dans un VIP bus, elle, va à Ko Lanta et moi à Chiang Mai : les sièges inclinables sont assez confortables et j’arrive à dormir quelques heures. Nous arrivons à Chiang Mai vers 6 h du matin, un taxi camionnette nous conduit jusqu’au centre-ville et moi je prends un Tuctuc qui m’amène à ma guesthouse.
Celle-ci est tenue par deux femmes très sympathiques, c’est familial : la chambre rapport qualité/prix est correcte, par contre je me fais encore draguer par le mari de la masseuse qui me trouve « beautiful », décidément !
Un soir en rentrant, je découvre la patronne allongée sur un sofa avec un gars qui lui marche sur le dos ! C’est un gars d’une quarantaine d’années qui est masseur professionnel à l’hôpital. Il me propose un massage pour le lendemain, je dis OK, mais un massage « soft ».
Une bonne heure de tortures, qu’est-ce que ça doit être le massage normal !!! Ensuite j’ai très bien dormi…
Je suis allée jusqu’au zoo de Chiang Mai en vélo, pour passer le temps, c’est très loin de la ville : un endroit agréable, dans un joli jardin, j’y reste toute la journée, mais en ce qui concerne les animaux, c’est un peu minable ! À part les éléphants qui étaient en liberté (avec le mahout à côté tout de même) et un petit bébé d’environ 2 mois, je n’ai rien vu d’exceptionnel.
Je n’aime pas du tout la ville de Chiang Mai, elle est entourée d’une espèce de périphérique qui forme un carré, rien n’y est indiqué et je suis obligée de demander mon chemin à plusieurs reprises. De plus, c’est une ville trop touristique.
Je me rends à la gare assez éloignée de la ville pour acheter un billet de train pour Ayuttaya, ma prochaine étape.
Mais malgré toutes les occupations que j’aies, je pense au Maître quasiment jour et nuit, il habite mon esprit !
A Ayuttaya je loge dans une guesthouse située pas très loin des ruines. J’ai un bungalow spacieux, très agréable, en bambou comme je les aime. La ville a beaucoup souffert des inondations survenues en Novembre, l’eau ne s’est pas encore résorbée entièrement, certains sites sont fermés. Je sympathise avec une jeune femme qui parle anglais et qui est chargée de s’occuper des clients, elle veille sur moi : le soir, lorsque je vais dîner en ville, elle me guette et ne rentre chez elle que lorsque je suis de retour.
Je voulais louer un vélo, on m’en a trouvé un et c’est gratuit ! les gens ici sont adorables et on sent qu’ils ont beaucoup souffert de ces inondations : la jeune femme me montre sa maison, enfin ce qu’il en reste, une seule pièce ; elle attend les subventions de l’état pour faire reconstruire.
Tous les jours je pars en vélo visiter les ruines, et à un moment donné je passe devant une cabine téléphonique, je ne peux pas résister et je compose le numéro de téléphone du Maître ; c’est lui qui répond et avec sa voix chaude, il prononce Cla au di na !!! j’en suis bouleversée, mais il passe le téléphone à Khuanjit (tiens, elle est encore là elle …), et j’arrive à lui expliquer que je reviendrai à Parumjai une semaine à partir du 18 Février.
J’ai pris cette décision car je veux savoir où cette rencontre peut me mener, si ça peut mener quelque part … Je veux en avoir le cœur net !